Jérôme Kerviel a trouvé du travail
Jérôme Kerviel a "trouvé" un travail de consultant dans la société de conseil et expertise informatique LCA (basée à Levallois-Perret), et y travaille depuis début avril. Le propriétaire de la société n'est autre que Jean-Raymond Lemaire, expert judiciaire informatique à la cour d'appel de Versailles, qui avait déjà hébergé Jerôme Kerviel quelques jours après la révélation de l'affaire et lui avait déjà fait une proposition d'embauche lors de la fin de se détention provisoire.
La proposition d'embauche n'avait alors pas pu être honorée, compte tenu du contrôle judiciaire stricte imposé au trader, qui l'empêchait d'entrer en contact avec les protagonistes de l'affaire pendant l'instruction, dont Monsieur Lemaire. Cette contrainte a pû être levée suite à une demande de modification du contrôle judiciaire, qui permettait à Jérôme Kerviel d'être en contact avec Jean-Raymond Lemaire (celui-ci ayant depuis été entendu par les juges). Le contrôle judiciaire reste très stricte, avec notamment l'interdiction de quitter l'Ile de France.
Jérôme Kerviel serait encore en formation au sein de cette entreprise. Cette nouvelle réjouit en tous cas tous les partis. Avec l'ironie coûtumière des avocats et qu'il utilise régulièrement, Maître Jean Veil, défenseur de la Société Générale, a déclaré : "Je me réjouis que M. Kerviel ait retrouvé du travail. Ça l'aidera à rembourser la Société Générale"
Par ailleurs, ce retour dans le monde du travail n'empêche pas l'enquête de se poursuivre : Jérôme Kerviel a de nouveau été entendu hier par les juges d'instruction. Les juges attendent également aujourd'hui des éléments sur la poursuite de ses opérations de trading après que ses agissements ont commencé à susciter des interrogatoires par sa hiérarchie, et qu'il a dû produire des faux pour cacher ses positions. Jérôme Kerviel avait signifié à son ami Moussa Bakir, lors de leurs échanges électroniques sur Reuters, que l'étau commençait à se resserer, mais a pourtant continué à prendre des positions : ainsi, il a acheté pour 8,15 milliards d'euros de contrats à terme le17 janvier et 3,09 milliards le 18 janvier en contrats sur l'Eurostoxx et le DAX. Plus de la moitié des opérations du 18 janvier ont été enregistrées après 12 heures, certaines jusqu'à 20 h 15, juste avant son départ pour la Normandie. Soit après avoir envoyé de faux mails pour tenter de justifier, auprès des services de contrôle de sa société, une transaction fictive jugée suspecte.