Jean-Pierre Mustier dégagé de la Société Générale CIB
L'écrêtage de la direction continue à la Société Générale, alors que les derniers éléments de l'affaire démontrent chaque jour un peu plus la responsabilité, voire l'implication plus ou moins directe de la hiérarche de Jérôme Kerviel, et que le fonctionnement de la banque est stigmatisé pour ses aberrations.
Après Eric Cordelle et les lampistes, c'est enfin autour de Jean-Pierre Mustier, actuel patron de CIB, la banque de financement et d'investissement de la Société Générale, d'être démis de ses fonctions, sans que son licenciement soit prononcé toutefois. Je dis "enfin" car cet homme de confiance de Daniel Bouton ne pouvait continuer à passer indéfiniement au travers des gouttes de l'enquête et de la curée qui sévit dans la société. Ce "dégagement", qui suit une liste déjà longue de départs plus ou moins volontaires, démontre que la Société Générale admet, au minimum de façon implicite, sa responsabilité dans les agissements de Jérôme Kerviel. Dans ce jeu de chamboule-tout où les grosses têtes sautent les unes après les autres, on attend bien évidemment la chute du Roi de Pique, Daniel Bouton, vrai responsable de ce massacre pour avoir insufflé une culture d'entreprise qui a abouti à ce que l'on sait.
Pour l'anecdote, Jean-Pierre Mustier est remplacé par une sorte de miraculé du monde de la finance, Michel Peretié, ex-responsable pour l'Asie de Bear Stearns, la banque américaine qui était au bord de la faillite pendant le sommet de la crise des "Subprimes", et que seule une intervention de JP Morgan et de la Réserve fédérale de New York avait permis de sauver. La nomination devrait être annoncée d'ici une quinzaine de jours. On souhaite bien du courage à ce nouvel entrant, alors que les employés de la Sogé ont plutôt tendance à se diriger vers la porte de sortie.