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SauvezKerviel : site sur l'affaire de la Société Générale
11 juin 2008

Entretien de Daniel Bouton à Mediapart : enfin l'aveu !

Une fois de plus, Daniel Bouton a choisi de ne pas garde le silence, et une fois de plus, nous pouvons dire que, souvent, la meilleure chose à faire est de se taire.

Après avoir révélé l’affaire en procédant à l'odieux lynchage médiatique de Jérôme Kerviel que l'on sait, l’accusant à la une des journaux de « terroriste » ; après avoir toujours affirmé que Jérôme Kerviel avait agi seul, déjouant tous les contrôles internes de la Société Générale, grâce à de « formidables talents de dissimulateur », et ce, avant même que l’enquête n’ait commencé et fourni ses premiers éléments ; après avoir toujours nié la moindre responsabilité de la hiérarchie du trader, de la banque en général, et la sienne en particulier ; alors que les éléments de l’enquête révélés démontent chaque jour un peu plus la stratégie de défense de la banque (75 alertes sur les agissements de Jérôme Kerviel restées sans réponse, légèreté managériale incompétence flagrante de la hiérarchie, culture du profit à tout va élevée en méthode de management au sein de la salle des marchés, recherche désespérée et vaine de complices présumés, audit interne accablant sur les faiblesses des contrôles internes…) ;

Daniel Bouton se décide, enfin, à reconnaître publiquement les « défaillances » dans les systèmes de contrôle de la banque, dans un entretien accordé au site d’informations Mediapart.

Bien que Daniel Bouton tente encore misérablement de nous convaincre que la banque, et lui-même, ne seraient en rien responsables dans la perte de 5 milliards d’euro (Jérôme Kerviel a exploité les défaillances du système de contrôle, qui manquait d’un un «dispositif horizontal de supervision du risque de fraude, de mise en commun des informations » alors que séparément, « les contrôles ont été menés conformément aux règles par chacune des sections concernées»), il ne fait qu’avouer la faute flagrante de la Société Générale, et surtout, sa faute.

Nous pourrions dire qu’il est tout à l’honneur de Daniel Bouton d’avoir enfin reconnu ce que tout le monde avait compris depuis longtemps, Jérôme Kerviel en tête. Pourtant, nous ne pouvons que ressentir un malaise, pour ne pas dire une indignation, un dégout total, devant un tel mépris des actionnaires et devant cet acharnement à vouloir manipuler des esprits qui ne sont pas dupes. Mais dans quel pays, dans quel système économique sommes-nous, pour qu’un dirigeant d’une des plus grosses sociétés françaises ose rester en fonction après un tel constat d'échec et d'incompétence, alors que la mise en place de contrôles efficaces faisait partie de la plus élémentaire de ses responsabilités ? Comment accepter que ce personnage continue à percevoir une rémunération de la Société Générale après avoir contribué, par son action, ou plutôt sa coupable inaction, à vider ses caisses et, partant, ruiner ses actionnaires (n’oublions pas aussi les 2 milliards d’euro de pertes liés aux subprimes, une des pertes les plus importantes pour une banque française dans cette crise) ? Comment ne pas redouter aussi qu’une sortie de Daniel Bouton ne se ferait que par la grande porte, avec large parachute doré en guise de coup de pied au derrière ?

Dans son entretien, Daniel Bouton évoque le « scepticisme du monde politique et de l’opinion publique » qu’il prétend comprendre, et qu’il attribue de façon malhonnêtement perverse à l’ampleur de la perte. Daniel Bouton se trompe, ou fait à nouveau preuve d’hypocrisie : ce qui heurte l’opinion publique, c’est surtout qu’un dirigeant de cette envergure continue à nier sa responsabilité en refusant de prendre la seule décision qui s’impose : quitter sa société sans demander le moindre centime d’euro !

Cliquer ici pour télécharger l'entretien de Daniel Bouton avec Mediapart

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Commentaires
J
Tout de sait un beau jour, surtout dans un gros bateau qui prend l'eau de toutes parts.<br /> ET le capitaine n'a pas voulu appeler les gardes-côtes!<br /> Un courtier qui passe en commission de comptabilité en avril 2007, et une appréciation élogieuse en octobre 07: on croit rêver!<br /> <br /> La communication de crise à la SG a été on peut le dire maintenant volontairement malhonnête surtout lorsqu'elle a laissé (voire plus) désigner tour à tour (suivie par une certaine presse servile et assez bien arrosée par sa publicité) des boucs-émissaires l'un après l'autre M.Z(l'ami sur Facebook), M.B.(l'ami courtier Fimat), T.M.(l'assistant débutant de 23 ans). Et qu'on peut croire que M. B. (qui a dû se faire porter pâle et est aux prud'hommes) ne peut se faire payer son million d'euros par Newedge sous la pression de son très gros client SG.<br /> <br /> Le co-gérant en bourse Suisse SWX avait averti SG à de multiples reprises, avant de se décider à des sanctions. Mais SG a bien dû réussir à tout bloquer bien longtemps car le communiqué ET AMENDE bien tardivement (sic) PROPHETIQUE daté du ...2 mai 2008 porte sur des infractions multiples portant sur 2006(SIX). Attendons une suite<br /> http://www.swx.com/media_releases/online/media_release_200805020729_fr.pdf<br /> <br /> SG a préféré longtemps faire semblant plutôt que de profiter pour se remettre sérieusement en question. Elle a perdu du temps et du crédit. Et a violé tous les bons principes serinés dans tous les rapports de bonne gouvernance au nom de son Président de la Fédération des Banques Françaises FBF. Ironie mortelle.<br /> <br /> Cela lui coûtera DONC plus cher encore, en Justice en France et aux USA en class-actions (par CMHT) ou pire (cf ENRON...).<br /> Que les employés SG comme les actionnaires de SG qui trinquent fort tous ensemble ne se trompent pas: seule la vérité et le nettoyage leur seront salutaires, attendre le pourrissement leur a coûté et leur côutera BIEN PLUS CHER. JeanGuy78 .
B
Mes amis :<br /> Vous contestez un peu rapidement le comportement des actionnaires dans cette affaire :<br /> ceux-ci (dont je suis, quoique très modestement) n'ont pour seul objectif que de limiter la casse d'une situation bien penible :<br /> Si nous virons Bouton avec perte et fracas (sans parachute) nous voilà partis pour un surprocès contre lui sans fin.<br /> Nous avions donc intéret à lui laisser le bénéfice du doute et nous faisons confiance à la justice de notre République : si des manquements sont publiquement révélés, le Conseil d'Administration en prendra acte et assumera ses responsabilités. Notre position sera alors infiniement plus solide (donc assurément moins onéreuse) face à Mr Bouton dont le comportement m'insupporte autant que vous tous.<br /> Je ne partage pas les pratiques "délictuelles" du sieur Jerôme même si je reconnais qu'il n'a fait que "jouer à la roulette russe" avec l'accord de tt le monde...mais avec mon pognon qd même !!!<br /> Bon Courage à Mr Kerviel qui nous a qd même bien foutu dans la merde !<br /> <br /> BONNOT
D
dehors les incapables..et sans solde !
L
Beaucoup de personnes n'ont jamais douté de Jerome Kerviel !!! C'était une proie facile et ils ont essayé de s'en sortir sans prévoir un seul instant Que Mr Kerviel serait médiatisé et aidé afin que la vérité éclate !!!
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