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SauvezKerviel : site sur l'affaire de la Société Générale
15 décembre 2008

L'affaire Madoff ou le nouveau désastre d'un capitalisme malade et exsangue

360 millions de dollars pour ManGroup ; 75 millions d’euro pour Unicredit ; 450 millions d’euro pour Natixis ; 350 millions d’euro pour BNP Paribas ; peut-être 1 millard de dollars pour HSBC ; et encore Santander, Nomura, Royal Bank of Scotland ; des hedge funds laminés (7,28 milliards pour le seul fond Fairfield Greenwich ; plus d’un milliard pour Tremont ; près de 4 milliards de dollars pour les institutions suisses…) ; des particuliers américains ruinés par centaines, par milliers. Au total un montant considérable de 50 milliards de dollars partis en fumée, et la liste des victimes du pseudo-courtier ex-patron du Nasdaq Bernard Madoff ne cesse de s’allonger en ce lundi 15 décembre qui pourrait être funeste sur les marchés boursiers.

La mécanique de la fraude était très simple… tellement simple que cette simplicité en devient effrayante : Madoff rémunérait ses clients avec les apports de ses nouveaux clients. Et cela durait depuis 20 ans ! 20 ans que de grandes instituions financières confiaient et laissaient leur argent dans un gouffre… sans rien voir ! Pourquoi voir d’ailleurs, pourquoi regarder, lorsque cela rapporte ?

La supercherie a été découverte lorsque plusieurs des « hedge funds » clients, pour faire face à la crise de liquidités et à la tempête boursière, ont réclamé à Madoff tout ou partie de leurs capitaux. Bien évidemment dans l’impossibilité de rembourser, Madoff a avoué son forfait.

Mais quel rapport avec Jérôme Kerviel et l’affaire de la SocGen, me direz-vous ?!

Alors que la semaine dernière, les juges d’instruction ont rendu un rapport soulignant les dissimulations de Jérôme Kerviel, et l’absence de complicité active ou passive de la banque dans l’affaire, le cas Madoff peint un tableau du monde de la finance en ruines, décrédibilisé, usé, à genoux, vil. Ces honorables institutions financières ont pensé que l’argent était si facile qu’elles le confiaient sans contrôle à un pseudo-gourou des marchés, en réalité à un escroc sans scrupule ; elles ont aussi considéré que l’argent était tellement facile qu’on pouvait le confier à des personnes très jeunes, sans garde-fou, et valoriser chez eux l’appart du gain avec des bonus mirobolants. Lorsque ces traders rapportaient de l’argent, pas de problème ! On continue à fonctionner ainsi ! Mais lorsque les marchés deviennent si imprévisibles et volatiles que les risques sont surmultipliés et les pertes gigantesques s’accumulent, alors là, on ne savait pas, on s’est laissé abuser ! Facile non ?

Les institutions financières pouvaient-elles déceler les activités frauduleuses de Madoff ? Probablement pas… Mais je pense qu’elles sont largement coupables de s’être exposées à des marchés particulièrement risqués et d’avoir fermé les yeux lorsque les marchés montaient, et de ne les avoir ouverts que lorsque la situation devenait dramatique.

De la même façon, je ne crois pas en l’absence de complicité de la SocGen dans les agissements de Jérôme Kerviel. Même si l’ex-trader a outrepassé ses droits, même s’il a dissimulé tout ou partie de ses positions, et sans qu’on sache si la banque a pu, à un moment ou un autre, encourager les agissements de Jérôme Kerviel (cela, on ne le saura sans doute jamais...), il ne fait aucun doute que ce monde de la finance a vécu sur un train démentiel, disproportionné et déconnecté de la réalité, qui n’a pu qu’encourager ce type de pratiques.

Les crises ont souvent des vertus prophylactiques. Espérons que celle que nous vivons permettra au monde de la finance de se régénérer et d’adopter des comportements plus sains… jusqu’aux prochains excès, et jusqu’à la prochaine crise !

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Commentaires
M
Jérôme, votre affaire n'a rien à faire sur la place publique. Vous avez fait une erreur dans votre travail, et c'est à ce niveau qu'elle devait être traitée.<br /> <br /> Franchement votre employeur ne s'ennoblit pas de vous traiter ainsi. Ils ne se rendent pas compte du ridicule de leurs accusations. Je crains que cela ne va sûrement pas réconcilier les clients avec leur banque. <br /> <br /> La justice non plus ne marque pas de points ; "selon que vous serez puissant ou misérable".<br /> <br /> J'espère que vous trouverez des traders professionnels (honnêtes) qui vous apporteront leur soutien. Ils doivent être rare. <br /> <br /> Tenez bon, cette épreuve, vous verrez, vous rendra fort mentalement. Croyez en vous.<br /> <br /> Courage. Je souhaite que la chance tourne très rapidement de votre côté.
G
Comment se fait il que des responsables politiques pour des faits de détournements , abus de biens sociaux , sont condamnés à du sursis ,<br /> <br /> et que Jérôme lui risque la prison et soit redevable de milliards d'euros ?<br /> <br /> Il y a un truc qui m'échappe là .<br /> <br /> Il est inscrit que la justice est la même pour tous soit qu'elle punisse soit qu'elle protège est ce le cas ici ?
C
monsieur kerviel je vous soutien bien sur vous netes pas tout blanc mais certainement pas tout noir . je pense que l'on vous fai porter le chapeau c'est tout simplement degue comme beaucoup de chose aujourd'hui . je suis prete a vous soutenir au maximun de mes possibilites contacte moi si vous voulez vous serez toujour le bienvenu bon courage nadege
E
ce n'est pas gagné, un de ces témoins Philippe Houppé, gérant de la société Opus Finance a déjà un lourd contentieux avec la justice. Plusieurs dossiers prudhommes contre lui et sa société en refusant de payer les droits à ses salariés qu'il licencie dès inter contrat
L
Solidarité avec Jérôme Kerviel! <br /> <br /> Il est clair que la Direction de la banque ne respecte aucune règle de prudence et devrait par conséquent assumer la responsabilité des risques auxquels elle expose la gestion des avoirs de l’établissement dont elle a la charge ainsi que la responsabilité du personnel qu’elle est supposée diriger et contrôler...
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