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SauvezKerviel : site sur l'affaire de la Société Générale
4 septembre 2008

Sur la mise en examen de Thomas Mougard

Jérôme Kerviel a été confronté hier à son assistant, Thomas Mougard, qui a été mis en examen pendant l’été.

Alors que les avocats de l'ex-trader ont affirmé avoir apporté des preuves tangibles d'une complicité objective de la hiérarchie de Jérôme Kerviel dans ses positions boursières, les juges d'instruction tentent donc d’en déterminer le rôle de Thomas Mougard. Jérôme Kerviel a hier « regretté » la mise en examen de son ancien assistant, le dédouanant ainsi d'une éventuelle complicité (alors que rappelons-le, Jérôme Kerviel n’est pas encore, aux yeux de la loi, coupable).

Qu’elle que soit l’issue de cette affaire, la mise en examen de Thomas Mougard, jeune assistant, et donc petit sbire au sein de sa société (n’y voir aucune appréciation négative là-dedans, nous sommes tous passés par là dans nos débuts professionnels) me semble proprement scandaleuse. Quiconque a mis les pieds dans une entreprise sait bien qu’il est quasiment impossible de ne pas respecter les ordres d’un supérieur hiérarchique : les évaluations de fin d’années, les promotions et bonus éventuels sont liés à la performance individuelle, mais aussi à une appréciation des supérieurs hiérarchiques qu’il convient de ménager en permanence. Même si Jérôme Kerviel avait agi de façon frauduleuse (l’enquête doit le démontrer), quand bien même Thomas Mougard savait que ses opérations étaient frauduleuses (ce qui n’est pas acquis, si on en croit les dires de Daniel Bouton qui voit en Jérôme Kerviel un « formidable dissimulateur »), pouvait-il raisonnablement refuser un ordre, et mettre, peut-être, ses gratifications financières et professionnelles, voire sa survie même au sein de la société, en péril ? Bien sûr que non ! Quelle que soit la culpabilité de Jérôme Kerviel, Thomas Mougard n’est qu’un pantin dans cette histoire !!

Plus généralement, je ne vois pas comment les juges pourraient se prononcer dans cette affaire sans un minimum de connaissances des fonctionnements du monde de l’entreprise. Course à la promotion et au bonus pour l’employé, course à la croissance et au profit pour l’entreprise : le système s’alimente d’une compétition permanente qui pousse chacun à donner le meilleur de soi-même, et parfois à adopter des attitudes peu éthiques. Or l’entreprise elle-même pousse à certains comportements peu recommandables (sans compter nos hommes politiques, sensés représenter la république et donner l’exemple…). Comment, dans ce cas, juger l’accident, certes coûteux, qui est arrivé dans cette banque ?

Car l’hypothèse d’une implication de la hiérarchie semble prendre de plus en plus de crédibilité. Accords tacites sur les positions de Jérôme Kerviel voire encouragements appuyés : il apparaît aujourd’hui fort peu vraisemblable que la hiérarchie de Jérôme Kerviel n’était au courant de rien.

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Commentaires
S
Monsieur KERVIEL, croyez en vous, en vos multiples qualités car une vie simple permet de garder et de développer toutes les richesses que l'on a en soi.<br /> <br /> sincèrement
E
Article paru sur "lintegral.over-blog.com" :<br /> Jérôme Kerviel a été confronté hier mercredi 3 septembre à son ancien assistant, Thomas Mougard, mis en examen en août pour "complicité d'introduction frauduleuse de données dans un système de traitement automatisé" pour avoir saisi 15% des transactions litigieuses du trader. <br /> Thomas Mougard "a fait ce que Jérôme Kerviel demandait de faire. C'est un assistant. On ne va pas reprocher à une secrétaire de taper à la machine ce que son patron lui demande de taper. On ne reproche pas à un assistant de faire ce qu'un trader lui demande", a déclaré l’avocat de JK. <br /> Le jeune assistant a expliqué qu'il n'en référait qu'à Jérôme Kerviel et qu'il ignorait tout du caractère illicite des opérations saisies à la demande du trader. Mais la banque soutient qu'il aurait dû en parler à ses supérieurs ! Mais quels supérieurs ? Ceux mis en cause par la Banque de France le 4 juillet dernier et responsables du blâme infligé à la Société Générale et de l’amende de 4 millions d'euros ? <br /> En outre, ce qui paraît troublant, c’est cette similitude presque parfaite entre les rapports de l’Inspection Générale de la banque et ceux de la brigade Financière, rapports particulièrement conciliants à l’égard de la Soc Gen mais trop sévères à l’encontre de JK. Et dans les deux cas, on ne parle que de « négligence » s’agissant de la hiérarchie bancaire, mais de « lourde responsabilité » quant au jeune trader. <br /> Blâme et amende de quatre millions d’euros! C’est certainement en raison d’une plus lourde faute voire d’un « délit » que d’une simple négligence ! <br /> Et c’est aux juges et aux juges exclusivement d’apprécier s’il s’agissait d’une simple négligence ou d’une volonté délibérée d’une hiérarchie grassement rémunérée en fonction des gains dégagés et toujours à la recherche de davantage de rentabilité qui ne pourrait se conclure qu’avec davantage de spéculation sur les marchés à terme, ce qui constitue tout simplement un « pousse au crime » du jeune trader. <br /> JK qui assume pleinement ses responsabilités, affirme que ses actions étaient tolérées par sa hiérarchie et qu’il regrette profondément «la mise en examen de son assistant dont il considère qu'il est tout à fait accessoire à cette affaire. Si lui ne pouvait pas ignorer un certain nombre de choses, alors que dire de la hiérarchie », a dit aux journalistes l'un de ses trois avocats, Me Bernard Benaiem, présents à l'audition. Et d’annoncer avoir demandé aux juges l'audition des commissaires aux comptes de la banque. "Nous avons des choses à leur faire demander, à leur faire dire et des vérifications à faire sur la comptabilité de la Société générale, qui à notre sens pose un certain nombre de difficultés", a dit Me Benaiem. "Nous voulons savoir comment les opérations de Jérôme Kerviel ont été comptabilisées et contrôlées par les commissaires aux comptes", a souligné l'avocat en confirmant s’être appuyé sur des courriers électroniques de comptables de la banque figurant au dossier et qui font état d'éléments fictifs de la comptabilité. <br /> "J'ai entendu le président de la Société générale dire que l'affaire Kerviel était derrière lui. Moi, je lui dis que l'affaire de la Société générale est devant lui", a-t-il conclu. <br /> La défense de Jérôme Kerviel, entend ainsi démontrer une probable complicité de la Soc Gen. Cela suppose évidemment des actes concrets au lieu de simples négligences hiérarchiques telles que relatées dans le rapport de l’Inspection Générale. Il s’agit évidemment de mettre en cause pénalement la banque. <br /> Mais "Le problème pour nous est de savoir s'il y a eu de la complaisance ou de la complicité. Je ne sais pas si une qualification pénale de complicité sera retenue contre qui que ce soit, car je ne sais si un qualification pénale sera retenue in fine contre Jérôme Kerviel", a déclaré Me Benaïem ajoutant que les qualifications retenues contre son client sont "en train de fondre comme neige au soleil". <br /> Quant à la confrontation proprement dite avec le responsable de Thomas Mougard, dont le nom n'a pas été divulgué, Me Benaïem a considéré que les témoins de la banque étaient "formatés" pour "répéter un discours officiel" consistant à dire que la banque ignorait tout. "C'est un discours qui n'est pas crédible et qui ne le sera jamais et plus le temps passe et plus l'instruction avance et plus cela paraît dérisoire comme système de défense". <br /> Ce mercredi de toutes les confrontations constituera, à n’en point douter, un tournant fort dans l’affaire Société Générale !
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