Après la Société Générale, l'Ecureuil !!
Alors que la défense de Jérôme Kerviel s'attache à démontrer l'accord de sa hiérarchie dans ses prises de positions qui dépassaient les limites autorisées, la nouvelle affaire de la Caisse d'Epargne l'Ecureuil leur apporte de l'eau au moulin quant aux pratiques couramment répandues dans les salles de marché.
Ainsi, l'Ecureuil a annoncé aujourd'hui une perte de 600 millions d'euro alors qu'une équipe de 5 ou 6 traders avaient outrepassé les limites de leur mandat en prenant des positions non autorisées, qui ont été débouclées dans la semaine du 6 octobre, c'est-à-dire en plein krach boursier. Les événements ressemblent étrangement à ceux de la Générale, et il semble que les traders de l'Ecureuil n'aient rien appris, ni de l'affaire de la Générale, ni de la crise des Subprimes, en prenant des risques inconsidérés sur les produits dérivés dans une période de folie boursière.
Comble du mépris de la direction de l'Ecureuil pour ses clients, la banque présente cette grosse boulette comme un «incident de marché» qui s'explique par « l'extrême volatilité des marchés et du krach boursier de la semaine du 6 octobre».
On croit rêver!!!! Mais non, ce ne sont pas les pauvres traders (et leur hiérarchie) de la banque qui sont responsables de ce gouffre, mais les vilaines conditions du marché, qui, horreur! empêchent des incompétents de gagner beaucoup d'argent facilement. Alors que tous les dirigeants de la planète prônent un capitalisme responsable, que la banque Lehman Brothers a été sacrifiée pour l'exemple (provoquant d'ailleurs une débâcle financière encore plus grande!), que les contribuables du monde entier vont payer pendant des années la facture des plans Paulson et consors, des brillants traders continuent de flamber l'argent, comme si la crise de liquidités n'était pas assez grave.
L'Ecureil a beau avoir déclaré que des sanctions ont été prises, on se rend aujourd'hui encore mieux compte de ce que peut être l'activité d'une salle de marché : quant tout va bien, on se gave comme des fous, mais quand ça va mal, on coule. Bravo!